Projet de développement rural pour compenser les conséquences des émissions des gaz à effet de serre de nos déplacements en avion
Si l’avion est un formidable moyen de rapprocher les hommes et de les faire se rencontrer, c’est aussi le mode de transport actuel de loin le plus polluant par personne et par kilomètre malgré une efficacité énergétique en amélioration. A ce jour, c’est aussi le seul moyen de transport qui ne paie pas de TVA alors qu’il a été démontré qu’il contribue avec les autres modes de transports, les industries et le chauffage au changement climatique. Soucieux de ce constat et respectueux de la création qui nous est confiée, nous voulons réagir concrètement. Inspirés par l’Encyclique Laudato’ si (LS), nous avons amorcé depuis 7 ans un changement d’habitude. Ainsi, les voyageurs en avion participent financièrement à un projet de développement rural intégré au Rwanda soutenu par Caritas Butare.
A titre d’exemples :
Vols aller-retour |
Impact CO2* |
Compensation |
Bruxelles – Zagreb Dubrovnik – Bruxelles |
577 kg* |
14 € |
Bruxelles – Rome Rome – Bruxelles |
512 kg* |
12 € |
Bruxelles – Athènes – Larnaca Larnaca – Athènes – Bruxelles |
1242 kg* |
30 € |
Bruxelles – Istanbul Istanbul – Bruxelles |
878 kg* |
21 € |
Bruxelles – Le Caire Le Caire – Bruxelles |
1320 kg* |
31 € |
* L’équivalent en impact CO2 = émission de CO2 + effet radiatif des autres gaz.
En effet, « … Il est fondamental de chercher des solutions intégrales qui prennent en compte les interactions des systèmes naturels entre eux et avec les systèmes sociaux. Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature. » LS n° 139.
Depuis 2017, 30.501 € ont été versés par notre association et mis en œuvre par Caritas Butare (Rwanda). En 2023, le montant des versements s’est élevé à 6671 € (dont 750 € de dons). Cette somme a répondu à deux attentes. D’abord, assister les sinistrés de la région affectée par les inondations du printemps 2023. Grâce à cette somme, des vivres/denrées alimentaires (2522 kg et 40 l d’huile), des couvertures (115) et des tôles (70) ont pu être fournies. Ensuite et dans le prolongement de notre engagement, 2000 arbres fruitiers ont été mis en place et entretenus sur des terres non exploitées du diocèse de Butare dans la paroisse de Mugombwa. Cette région pauvre subit une déforestation rapide en raison de l’installation de réfugiés congolais. Pour rappel, ces plants servent à reboiser des terrains (permettant de limiter l’érosion dans ce pays pentu), à séquestrer du carbone (et à servir de combustible à terme) ainsi qu’à diminuer la malnutrition des enfants grâce aux fruits produits.
L’an prochain, nous continuerons à vous détailler notre partenariat dont la finalité est l’autonomie des populations aidées. Ce partenariat est aussi basé sur une idée fondamentale : « … une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » LS n°49.
« …Tous, nous pouvons collaborer comme instruments de Dieu pour la sauvegarde de la création, chacun selon sa culture, son expérience, ses initiatives et ses capacités » LS n°14.
Si vous êtes sensible à ce projet, vous pouvez effectuer un versement sur notre compte TERRE DE SENS A.S.B.L. : BE98 3500 0380 9593 en indiquant clairement en communication « don projet caritas Butare ».
A titre d’exemple, le budget pour produire et entretenir un avocatier : 16,50 €, un citronnier : 22 € et un papayer : 2,30 €.
Ce montant sera transféré intégralement au bénéficiaire. Nous vous remercions d’avance pour votre geste. Attention : le versement d’un don ne s’accompagne pas d’une attestation fiscale.
En guise de conclusion : « J’invite tous les chrétiens à expliciter cette dimension de leur conversion, en permettant que la force et la lumière de la grâce reçue s’étendent aussi à leur relation avec les autres créatures ainsi qu’avec le monde qui les entoure, et suscitent cette fraternité sublime avec toute la création, que saint François d’Assise a vécue d’une manière si lumineuse. » LS n °221
Rapport d’activités mises en œuvre par la Caritas Butare.
Depuis le début de l’an 2018, la Caritas diocésaine de Butare garde une étroite collaboration avec Terre de sens (Pèlerinages Namurois) dans le cadre de réduction de gaz à effets de serre. Lors de sa visite au Rwanda en janvier 2023, M. l’abbé Baudouin Charpentier a fait un petit tour dans nos sites d’activités de réduction de gaz à effet de serre (voir plus bas). Avec lui, nous avons visité les différentes activités comme les pépinières, les champs des plantations des arbres, etc. Au mois de novembre 2022, la Caritas diocésaine de Butare a reçu de Terre de sens une somme de 2.825 € qui est l’objet de ce petit rapport.
Avec cette somme, la Caritas diocésaine de Butare a entrepris les activités suivantes :
– la dissémination des arbres agro-fruitiers
– la vulgarisation des fours d’argile comme moyen de réduction de gaz à effet de serre
La Caritas diocésaine s’intéresse à multiplier des arbres dans des germoirs et pépinières.
1. La dissemination des arbres agro-fruitiers
Etant dans la grande période de pluie, la première saison culturale sur quatre saisons au Rwanda, la Caritas diocésaine de Butare a trouvé important de distribuer les rejets d’arbres agro-forestiers dans la population locale. La Caritas a pu distribuer 35.000 rejets dans la communauté.
2. La vulgarisation des fours d’argile, moyen de reduction de gaz a effet de serre
Un petit rappel : aujourd’hui, se remarque un déboisement à une grande vitesse ; ceci aggrave la situation des effets de serre dans le monde. Au Rwanda, les cuisines traditionnelles consomment beaucoup de bois ; ce qui aggrave le déboisement. Elles émettent aussi plus de CO2.
Pour réduire le taux de consommation des bois, la Caritas diocésaine de Butare encourage l’utilisation des fours en argile qui consomment moins de bois.
La Caritas diocésaine de Butare s’est engagée non seulement pour la distribution des fours d’argiles mais aussi pour la formation locale de la population sur la fabrication de ces fours : 35 mamans ont été formées à la fabrication des fours en argile, en utilisant les matériaux disponibles dans la région de la campagne.
Une quarantaine de fours d’argile ont été distribués dans la communauté locale pour être utilisés dans le cadre de diminuer les bois de chauffage.
Un vif remerciement s’adresse aux membres de Terre de sens pour avoir trouvé et collecté la somme d’argent qui a nous permis comme Caritas diocésaine de Butare de produire toutes ces réalisations.
Fait à Butare ce 23/01/2023
Abbé Gilbert Kwitonda,
Directeur de la Caritas Butare
Une collaboration vraiment appréciée
Lors de mon récent voyage au Rwanda, j’ai rencontré à nouveau l’abbé Gilbert, responsable de la Caritas de Butare. Outre la rencontre chaleureuse j’ai pu, une fois encore, me rendre compte des conditions de pauvreté dans lesquelles beaucoup de familles vivent dans la région. La malnutrition est une évidence. Le manque de travail, les changements climatiques qui limitent certaines récoltes, les frais scolaires élevés pour beaucoup, la condition des enfants orphelins, tout cela m’a profondémment interpellé. Cette région la plus peuplée du pays compte beaucoup de consommateurs et trop peu de producteurs.
La Caritas du diocèse de Butare déploie des efforts considérables pour endiguer la pauvreté et pour aider la population à participer à l’effort de lutte contre les changements climatiques. La première réalisation est sans doute la distribution de petits arbres tels que les eucalyptus, avocatiers, orangers, papayers et bien d’autres. Les pépinières visitées sont une belle promesse pour aujourd’hui et pour les générations futures en matière d’alimentation et de reboisement. La deuxième réalisation est la formation à l’utilisation des fours en argile qui nécessite moins de bois pour cuire la nourriture. Ces fours distribués sont adaptés à la population locale. Ce projet s’inscrit dans la perspective forestière du pays de diminuer la pollution car il y a moins de déboisement.
Outre cette participation à la lutte contre les dérèglements climatiques, la Caritas aide à la scolarité et à l’encadrement des petits enfants par la mise sur pied de sites d’accueil dans les campagnes : le projet Early Child Development qui compte pas moins de 12 initiatives locales. On pourrait encore citer les projets en matière de santé comme les dispensaires et de soutien aux prisonniers en manque de nourriture et de médicaments.
L’abbé Gilbert apprécie vraiment cette collaboration avec Terre de sens et ne cesse d’exprimer toute sa reconnaissance aux pèlerins qui apportent de la sorte un peu d’espoir et de réconfort à des populations souvent démunies et isolées.
abbé Baudouin Charpentier